Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Il aura mis un an à le déboulonner. Ce mercredi matin, le président ouzbek Shavkat Mirzioïev a finalement eu raison de Roustam Inoïatov, le patron du très puissant SNB, les services de renseignement qu’il dirigeait depuis 23 ans. Il aurait encore fallu une discussion de 4 heures entre les deux hommes, au petit matin, pour que la décision soit prise.
Les deux hommes étaient à couteaux tirés, notamment depuis la mort du président Karimov, qui a régné d’une main de fer de l’indépendance de la République en 1991 jusqu’à 2016. Inoïatov avait été son bras armé, s’illustrant pour mâter toute opposition dans ce pays de 30 millions d’âmes.
Sa puissance venait de ce qu’il savait tout sur tout le monde et qu’il contrôlait des pans entiers de l’économie nationale. Shavkat Mirzioïev l’a affaibli peu à peu. Que ce soit en remplaçant ses hommes aux postes clés, au sein du SNB ou ailleurs dans l’administration ouzbèke, ou en le privant des énormes revenus générés par le double cours de change du sum, la monnaie nationale contrôlée par les réseaux d’Inoïatov.