L'Espagne répond au Venezuela en expulsant son ambassadeur

Accusant l'Espagne d'ingérence dans les affaires intérieures du pays, le gouvernement de Nicolas Maduro avait expulsé l'ambassadeur espagnol au Venezuela, Jesus Silva Fernandez. L'Espagne n'a pas tardé à en faire autant, en laissant 72h à Mario Isea, l'ambassadeur vénézuélien à Madrid, pour faire ses valises.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Il faut remonter à 1960 pour voir un ambassadeur espagnol expulsé d'un pays. C'était dans le Cuba de Fidel Castro. Aux yeux du gouvernement de Mariano Rajoy, l'expulsion est un acte très grave, « qui exigeait une réponse musclée ». Au nom du principe de réciprocité, Madrid a donc fait de même.

Le déclic semble avoir été le fait que 7 dirigeants vénézuéliens aient été la semaine dernière dénoncés par l'Union européenne comme des personnes s'en prenant aux droits de l'homme. « Notre geste est proportionné », a insisté Mariano Rajoy.

Cette crise diplomatique d'envergure se produit entre deux pays aux relations très profondes d'un point de vue économique et social. L'ambassade espagnole à Caracas est la plus grande des toutes les ambassades du pays. Et on compte 200 000 Espagnols au Venezuela, troisième destination après l'Argentine et la France.

Sur le plan international, Madrid est l'interlocuteur naturel, le pays qui sert de pont entre Caracas et Bruxelles. Les médiateurs sont souvent des Espagnols, comme l'ancien chef du gouvernement José Luis Zapatero qui avait récemment tenté de promouvoir un dialogue entre le gouvernement Maduro et l'opposition. Autant dire que la rupture des relations diplomatiques est une très mauvaise nouvelle. Le Venezuela est aujourd'hui un pays un peu plus isolé.

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