Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Depuis 33 ans, le gala mondain du Presidents Club lève des millions de livres à destination d'organismes oeuvrant pour les enfants. Autre particularité, il est aussi interdit aux femmes. Les seules qui puissent y assister sont des hôtesses et pour les 130 jeunes femmes mises à disposition jeudi dernier des 360 invités, hommes d'affaires et financiers de haut vol, ce dîner de charité s'est transformé en cauchemar.
Elles avaient pour consigne jeudi dernier de porter mini-jupe et large décolleté noir assortis de talons aiguille et maquillage sexy. A leur arrivée à l'hôtel Dorchester où se déroulait la soirée, leur portable avait été confisqué et elles avaient dû signer une clause de confidentialité.
Durant le dîner, les deux reporters du Financial Times qui s'étaient fait passer pour des hôtesses ont rapporté de nombreux actes de harcèlement, du baiser forcé aux mains glissées sous les jupes en passant par des propositions de rejoindre les invités dans leur chambre.
Unanimement fustigés, ces actes ont eu des conséquences immédiates : le Presidents Club a annoncé qu'il fermait ses portes et les organismes qui en avaient été bénéficiaires ont annoncé qu'ils restitueraient les dons reçus.
Mais l'affaire provoque à nouveau un profond malaise en plein débat sur le comportement de ces hommes de pouvoir vis-à-vis des femmes alors que trois ministres accusés de harcèlement sexuel ont dû démissionner récemment.