Pour la famille d’Oïoub Titiev, les ennuis ont débuté rapidement après son arrestation mardi dernier. Comme le raconte l’ONG Memorial sur son site, des policiers ont brutalement investi sa maison dans le village de Kourtchaloï, à une quarantaine de kilomètres de Grozny. Ils étaient à la recherche de son frère et de son fils âgé de 28 ans, tous deux absents.
Furieux de ne pas les avoir trouvés, les policiers ont proféré des menaces envers les femmes présentes, puis les ont fait sortir avant de fermer la maison et de s’en aller avec la clé.
Selon l’avocat de Titiev, cité par Interfax, les pressions se sont poursuivies tout au long de la semaine. C’est donc « pour des raisons de sécurité » que ses proches ont quitté la Tchétchénie.
Selon Piotr Zaikin, la police tente d'obtenir des aveux du militant, en menaçant de s’en prendre à sa famille, une pratique courante en Tchétchénie.
Oïoub Titiev enquêtait sur les disparitions massives de personnes depuis la fin 2016. Ses collègues sont persuadés que les policiers ont eux-mêmes introduit la drogue dans sa voiture. Face au refus de la justice d’enquêter sur les agissements des forces de l’ordre, ils lancent un appel à tous les automobilistes passés au moment de l’arrestation et susceptibles de leur fournir un enregistrement de leurs caméras embarquées.
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