Malgré des semaines de manifestations et les sifflets de l'opposition, la très décriée réforme judiciaire a été définitivement adoptée ce jeudi par le Parlement roumain. Les trois textes font craindre notamment une réduction de l'indépendance des magistrats et une restriction des prérogatives du parquet anticorruption.
Depuis l’adhésion à l’Union européenne, celui-ci affiche un bilan spectaculaire. Des centaines d’élus à tous les niveaux, y compris l'ancien Premier ministre Adrian Nastase, ont été condamnés et envoyés en prison. Rien qu’en 2015, un tiers des présidents de conseils généraux ont été mis en examen. Un bilan unique dans la région.
Si cette lutte contre la corruption reçoit un fort soutien populaire, elle provoque l'effroi dans la classe politique. « Il y avait des failles dans le système judiciaire roumain, avec beaucoup de jugements mal formulés », a justifié le ministre des Affaires étrangères.
Sur cette réforme judiciaire contestée, le président du Parti social-démocrate se fait très discret. Et pour cause : le véritable homme fort du pouvoir roumain,
condamné en 2016 pour fraude électorale, a également été mis en cause dans deux affaires de détournement de fonds publics.
Il revient désormais au chef de l'Etat Klaus Iohannis, issu du centre droit et fermement opposé à ces changements législatifs, de promulguer la loi. Il peut également demander au parlement de revoir sa copie.