Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
Deux femmes, juristes, appartenant à la même génération, mais que tout sépare pourraient diriger à terme la Catalogne : l'indépendantiste Marta Rovira, presque malgré elle, au nom de la Gauche républicaine de Catalogne ; et Inès Arrimadas, chef de file du parti libéral Ciudadanos, favorable à l'unité de l'Espagne.
Marta Rovira, l'indépendantiste
Marta Rovira est originaire de la ville très indépendantiste de Vic. Cette ancienne avocate de 40 ans a émergé comme l'une des partisanes les plus farouches du sécessionisme et du référendum d'autodétermination du 1er octobre. Mais si elle est aujourd’hui à la tête de la liste de la Gauche républicaine, c'est parce que le numéro un du parti, Oriol Junqueras, est en détention provisoire, accusé notamment de sédition et rébellion.
Comme son mentor, Marta Rovira pourrait finir par ne pas gouverner. Car au-delà du résultat électoral, la justice pourrait se mettre aussi en travers de la route de cette diplômée de droit et sciences politiques, mariée et mère d'une fille de six ans. Elle est en effet soupçonnée par la justice d’avoir été membre d’un « comité stratégique » chargé d’organiser le référendum illégal du 1er octobre dernier.
Inès Arrimadas, l'unioniste
D’origine andalouse, Inès Arrimadas, 36 ans, se félicite d’être à la fois une catalane d’adoption mais également une espagnole et une européenne. Après un passage dans le privé, elle adhère en 2011 à Ciudadanos et monte très vite les échelons avant d’être nommée en 2015, chef de l’opposition au parlement catalan. Son discours libéral anti-séparatiste et pro-européen attire la classe moyenne et notamment les commerçants.
Face à un nationalisme qu'elle estime « excluant », Arrimadas se présente comme la vraie représentante des centaines de milliers d'Espagnols ayant émigré en Catalogne depuis d'autres régions et contribuant à la richesse de la région. Elle aspire à « mettre fin au processus » indépendantiste, en prenant la tête d'un gouvernement appuyé par les conservateurs au pouvoir à Madrid (Parti populaire) et les socialistes.
Les résultats entre les partis des deux femmes s’annoncent très serrés et devraient être annoncés dès 22 h.
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