Tout a débuté en 2009 par une dénonciation anonyme qui a poussé l'office anticartel allemand à mener l'enquête. Les perquisitions de 19 sites ont révélé qu'une vingtaine d'entreprises spécialisées dans la charcuterie s'entendaient pour imposer des hausses de prix et déterminer le montant de leur marge. Les coupables se réunissaient depuis plusieurs décennies et, toujours selon les enquêteurs, leur trafic remonterait même à avant 2009, ils les suspectent d'avoir commencé dès 2003 par téléconférence.
Après cinq ans d'investigations, la justice allemande a condamné 22 entreprises et 33 personnes physiques à une amende record de 338 millions d'euros. Parmi les condamnés figuraient des grands noms de l'industrie alimentaire comme la société Herta, filiale du géant suisse de l'alimentation Nestlé, le puissant groupe allemand Tönnies ou le Suisse Bell, mais aussi des entreprises plus petites.
« La faille de la saucisse »
Mais toutes ne sont pas passées à la caisse. Onze sociétés ont accepté de payer 71 millions d'euros d'amende. Sept ont réussi le tour de force d'effacer de la façon la plus légale 238 millions qui leur étaient réclamés grâce à une faille légale. Ils ont radié du registre de commerce leurs filiales condamnées les vidant de leurs actifs.
Aujourd'hui, seules 4 sociétés se retrouvent devant le tribunal à contester le règlement des 22,6 millions d'euros d'amende à payer.
Depuis, la justice allemande a rectifié sa législation, mais sans effet rétroactif, il se pourrait donc que ce procès se transforme en celui de la « faille de la saucisse » comme l'ont baptisé les commentateurs les plus caustiques.