Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
En Allemagne, il y a eu une erreur d'appréciation sur la dangerosité d'Anis Amri, l'auteur de l'attaque sur le marché de Noël de Berlin, il y a un an jour pour jour.
Notamment car il était considéré comme peu religieux et ne priait pas régulièrement. Mais on sait depuis que le degré de religiosité d'un individu n'est pas déterminant pour apprécier le risque que cette personne peut représenter.
Voici ce qui ressort des travaux du psychiatre suisse Jérome Endrass, qui a travaillé avec la police fédérale allemande, le BKA (Bundeskriminalamt).
Dix policiers pour un terroriste
Depuis l'été, la police dispose d'un outil baptisé RADAR, qui lui permet de faire le tri parmi les personnes fichées afin de savoir sur qui concentrer l'attention des services d'observation.
Il faut en moyenne dix policiers pour surveiller un terroriste potentiel et les moyens à disposition ne suffisent pas pour les surveiller tous.
Le système permet de croiser les informations dont on dispose sur la biographie des suspects, pour mieux cerner leur rapport avec la violence. Selon ce système, Anis Amri aurait dû figurer sur la liste rouge du BKA, comme la moitié des islamistes répertoriés.