Il y a tout juste deux mois, le conseil d'administration avait redit sa confiance à l'unanimité à Tom Enders pourtant directement visé par une des enquêtes. Aux manettes du groupe depuis 2013, il a eu les coudées franches pour le réorganiser jusqu'à avaler la plus grosse division, Airbus aviation commerciale, dirigée par Fabrice Brégier. Une humiliation pour ce dernier, désormais considéré comme un rival.
Les salariés, éprouvés par une restructuration à marche forcée et des mois d'enquêtes internes redoutent la suite. Si les deux principaux dirigeants étaient remerciés à plus ou moins brève échéance, plusieurs cadres pourraient suivre en raison de l'implication présumée de leur filiale dans les affaires. De quoi déstabiliser encore le groupe à un moment critique, où il lui faut assurer l'augmentation des livraisons d'A320 le best-seller d'Airbus, les ventes du gros porteur A380 et gérer les problèmes de l'avion de transport militaire A400 M dont les principaux clients sont européens et actionnaires d'Airbus, l'Etat français et l'Etat allemand.
Mais dépourvus de siège au Conseil d'administration au nom de la nouvelle gouvernance du groupe, Paris et Berlin peuvent difficilement influencer la décision des administrateurs attendue ce jeudi 14 décembre.