Avec notre correspondant à Dublin, Julien Lagache
A quelques jours de l'échéance cruciale pour les négociations sur le Brexit, la visite de Donald Tusk constitue déjà une marque de soutien. Un soutien qui va au-delà de l'image, puisque le président du Conseil européen l'affirme : si le gouvernement irlandais juge inacceptable la proposition britannique sur l'avenir de la frontière, elle sera aussi inacceptable pour Bruxelles.
Or, Dublin refuse le rétablissement d'une quelconque frontière, au nom des échanges commerciaux importants qu'il entretient avec Belfast et pour préserver l'accord de paix nord-irlandais qui avait mis fin en 1998 à 30 ans de violences. Autrement dit, l'Irlande se voit offrir un droit de veto sur la possibilité ou non de passer à la deuxième étape des négociations du Brexit, centrée sur les futures relations commerciales entre Londres et les Vingt-Sept.
Une situation délicate pour le gouvernement britannique poussé à s'engager envers une absence de frontière sans savoir dans quel cadre il devra réaliser sa promesse. Et avec le risque de proposer des solutions qui déplaisent au Parti unioniste démocrate d'Irlande du Nord, sans qui Theresa May perd sa majorité à Westminster.