Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
« C'est Puigdemont notre président », ont scandé en choeur pendant quelques minutes plusieurs centaines de personnes réunies sur la place Sant Jaume devant la Generalitat, le siège du gouvernement catalan. Drapeau indépendantiste au vent dans leur main ou accroché à leur cou, ruban jaune du mouvement sécessionniste épinglé fièrement sur la poitrine, les manifestants ont également crié haut et fort dès midi : « Vous n'êtes pas seuls ».
Des mots pour soutenir les membres du gouvernement catalan destitué qui ont dû comparaître devant la justice, mais également ceux qui sont restés à Bruxelles. « Ils étaient obligés de se présenter devant la justice. Ils n'avaient pas d'autre choix parce que la loi espagnole est ainsi faite. Moi, je ne suis pas d'accord avec les lois espagnoles, c'est pour ça que je viens manifester ici, explique Juan Comte, retraité de 65 ans. Je veux protéger mon président et je crois que ce qu'il fait en Belgique est très bien. Le gouvernement de l'Espagne est contre les lois catalanes et nous en avons assez de cette usurpation du pouvoir issu de la volonté du peuple catalan. »
Les manifestants ont rendu un hommage tout particulier à Jordi Sanchez et à Jordi Cuixart, les leaders des deux grands mouvements citoyens indépendantistes, qui ont appelé au rassemblement : l'Assemblée nationale catalane et Omnium Cultural. Ils ont appelé Madrid à libérer les deux hommes qu'ils considèrent comme des prisonniers politiques.
De nombreuses personnalités pro-indépendance ont participé à ce rassemblement, parmi lesquelles la maire de Barcelone Ada Colau qui a justifié sa présence en assurant sur Twitter que « la justice ne pouvait pas être un instrument de la vengeance politique ».
Dans l'après-midi, le parquet espagnol a requis un mandat d'arrêt européen à l'encontre de Carles Puigdemont et quatre de ses « ministres ». Cette demande fait suite à leur refus de comparaître devant une juge d'instruction madrilène. Celle-ci doit encore décider si elle accepte cette réquisition. Le président catalan et 14 conseillers du gouvernement de Catalogne, destitué le 27 octobre après la proclamation de l'indépendance, étaient cités à comparaître dans une enquête pour sédition et rébellion.