Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Dans une lettre envoyée à toutes les universités du pays, Chris Heaton-Harris demande aux différents recteurs s'ils auraient « l'obligeance de lui fournir les noms des professeurs chargés des cours sur les affaires européennes et le Brexit en particulier » ainsi que le « programme enseigné dans chaque établissement ».
La missive au ton des plus polis et innocents n'a pourtant pas manqué de provoquer la suspicion et la colère des universitaires : ils y ont immédiatement décelé une tentative de porter atteinte à la liberté d'enseignement de la part d'un eurosceptique notoire et fervent « brexiter ».
Criant à la censure, ils ont même dénoncé une initiative aux forts relents de chasse aux sorcière McCarthyste. La lettre a été critiquée jusque dans les rangs du parti conservateur : Lord Patten, chancelier de la prestigieuse université d'Oxford n'a pas hésité à parler d'une lettre « stupide et choquante ».
Quant aux services de la Première ministre Theresa May, ils se sont très vite désolidarisés du député précisant qu'il avait envoyé cette lettre en son nom propre et pas en tant que membre du gouvernement. Chris Heaton-Harris a réagi à la tempête sur Twitter en affirmant « croire à la liberté d'expression et à la tenue d'un débat ouvert sur le Brexit ». Il n'a néanmoins toujours pas expliqué pourquoi il tenait tant à avoir cette liste entre les mains.