Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Sauvez la liberté, sauvez la liberté ! » C’est le principal slogan que l’on pouvait lire entre des milliers et des milliers de bougies. Une manifestation à la fois de recueillement et de colère après l’incarcération lundi soir de deux leaders qui organisent tous les rassemblements sécessionnistes en Catalogne depuis des années.
Les deux « Jordis », comme on les appelle, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart sont considérés par les indépendantistes comme des prisonniers politiques. Les autorités centrales à Madrid rétorquent que non. Selon elles, ils ont désobéi à la loi, ils ont fait acte de sédition. Et c’est « un délit d’une certaine gravité ».
Du côté des séparatistes, on voit bien sûr les choses d’une tout autre façon. Pour eux, les deux « Jordis » incarnent la société civile catalane, celle qui est devant ses hommes politiques, celle qui refuse de se plier au diktat espagnol et veut continuer à occuper les rues jusqu’à l’avènement d’une république de Catalogne.
Un peu essoufflé, le camp indépendantiste reçoit de l’oxygène supplémentaire. Il dispose de deux martyrs. Carme Forcadell, la présidente du parlement catalan vient de le dire à sa façon : « Nous ne cesserons pas notre mouvement jusqu’à ce que nos deux prisonniers rentrent à la maison. »