Royaume-Uni: une marche de jeunes filles au pair après la mort d'une Française

Une dizaine de filles au pair se sont rassemblées à Wimbledon Park, un quartier du sud-ouest de Londres dimanche 8 octobre. Elles s’étaient réunies pour rendre hommage à Sophie Lionnet, la jeune Française de 21 ans retrouvée calcinée dans le jardin de la famille pour laquelle elle travaillait, mais aussi pour dénoncer les abus dont elles sont parfois victimes. Des pancartes à la main et des fleurs blanches dans les bras, elles sont venues exprimer leur tristesse et leurs inquiétudes.

Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras

« Au pair ne signifie pas esclave ». C’est le slogan de ce rassemblement intime organisé par Victoria, elle-même fille au pair à Londres.

« L’idée c’est de se rassembler pour dénoncer cet encadrement juridique très fragile, explique-t-elle. Le contrat qui peut être mis en place entre la jeune fille au pair et la famille n’a pas de valeur juridique. Si elle veut qu’on parte du jour au lendemain, on part du jour au lendemain, si elle veut ne pas nous payer, elle ne nous paye pas. »

Mélanie, la cousine de la jeune fille retrouvée morte dans le jardin de la famille qui l’employait, a fait le déplacement depuis Epernay. Elle tenait à voir le quartier et la maison où Sophie vivait depuis près de deux ans. « Ça fait plaisir de voir qu’il y a du monde et on veut que ça n’arrive plus jamais. Toutes les filles au pair sont concernées, il n’y a pas assez de normes pour protéger ces filles-là qui sont souvent harcelées moralement », souligne-t-elle.

Même si l’on ne connaît pas le mobile de l’homicide présumé, plusieurs témoignages laissent à penser que Sophie était maltraitée par sa famille d’accueil.

Un scénario qui n’est pas si rare d’après Lucia, une jeune Portugaise au pair depuis plus d’un an. « On entend des histoires similaires tout le temps. On a de la chance avec nos familles actuelles, mais mon amie et moi, nous ne voulons plus être au pair. C’est trop de risques. On a eu de la chance la première fois, on ne recommencera pas », affirme-t-elle.

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