Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Entre la place de Christophe Colomb et celle de Cibeles, où se trouve la mairie, deux rassemblements se télescopent, s'entrechoquent et reflètent les profondes divergences à l'intérieur de l'Espagne.
Face à la maire, des milliers de citoyens habillés de blanc, avec des drapeaux blancs. Eux disent qu'il faut parler avec les séparatistes, que les hommes politiques ne sont pas à la hauteur de la situation.
A côté d'eux, vers la place Colomb, beaucoup plus nombreux, des gens couverts de drapeaux espagnols, criant « vive la police espagnole, vive l'unité de l'Espagne ». Pour ces derniers, le gouvernement national est beaucoup trop faible et doit être intransigeant avec les indépendantistes, qui ont « brisé la légalité constitutionnelle ».
Ces milliers d'Espagnols sentent que l’Etat a un complexe d'infériorité vis-à-vis des sécessionnistes catalans et qu'il faut y remédier, sans avoir peur d'être autoritaires et inflexibles envers des « gens qui n'ont pas respecté les règles du jeu démocratiques ».
Pour les premiers, il faut au contraire pratiquer la politique de la main tendue. En un espace géographie restreint, c'est la photo d'un fossé entre deux Espagnes qui ne s'écoutent pas et ne se comprennent pas.