Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
« Il est temps de laisser le lion britannique rugir », a conclu Boris Johnson après s’être efforcé avec moult plaisanteries de remonter le moral des délégués conservateurs.
Néanmoins le ministre s’est gardé de tout écart de conduite, assurant que le gouvernement était uni derrière Theresa May et sa gestion du Brexit. Finis donc pour l’instant les coups de griffes d’un Boris Johnson accusé de vouloir remplacer Theresa May et qui a exaspéré nombre de ses collègues comme la députée Anna Soubry :
« Si vous faites partie d’une équipe, vous respectez les décisions collectives. Si ça ne vous plaît pas, du balai. Les gens en ont par-dessus la tête de ces querelles provoquées par Boris, et il faut qu’il la ferme ou alors qu’il dégage », s'agace la députée.
Pourtant Boris Johnson peut compter sur le soutien sans faille des partisans d’un Brexit dur. Dans les couloirs du congrès le député ultra-conservateur Jacob Rees-Mogg refuse avec aplomb l’idée que le trublion blond puisse saper l’autorité de Theresa May : « Oh non, ça l’aide beaucoup. Avoir un chef de la diplomatie énergique qui défend la politique du gouvernement a renforcé la position de la Première ministre, donc c’est très bien pour elle », dit-il.
Mais certains conservateurs craignent que ces constantes escarmouches au sein du gouvernement ne renforcent la voix de leurs opposants politiques dont certains se sont d'ailleurs invités au congrès en criant « les Tories dehors ».