Avec notre correspondant en Espagne, François Musseau
Tout a commencé par un tweet incendiaire et provocateur : « Nous voterons ». Deux mots publiés par Gerard Piqué, défenseur central de l'équipe du FC Barcelone de Lionel Messi, et taulier de la sélection nationale espagnole.
Piqué est un grand joueur, qui évolue dans la Roja depuis 2009. Avec l'Espagne, il a remporté la Coupe du monde en 2010, et l'Euro en 2012. Il est aussi l'un des symboles du club catalan et, on le sait depuis longtemps, un séparatiste.
Mais ces deux mots, à la veille d'un scrutin ultra-controversé, ont provoqué un émoi dans le monde du football et dans le pays tout entier. Alors que les autorités espagnoles ont prohibé ce référendum, c'est à un appel à la désobéissance.
Gerard Piqué n'est pas une voix solitaire. La direction du FC Barcelone a pris fait et cause pour l'indépendance et pour la tenue du référendum. On peut le lire sur ses pancartes, ses affiches officielles, ses messages dans les gradins.
Le « Barça », comme on dit, souhaite la sécession. Et à Madrid, comme dans le reste de l'Espagne, on ironise : et si demain la Catalogne est indépendante, contre quels clubs jouera cette grande équipe dans le championnat national ?
■ Intimidation des journalistes de la part des deux camps
Reporters sans frontières (RSF) s'inquiète du « climat empoisonné » en Catalogne, avant le référendum d'autodétermination du 1er octobre 2017. Un climat qui nuit à la liberté de la presse, selon l'ONG qui, dans son rapport, renvoie dos à dos le gouvernement catalan indépendantiste et le pouvoir central de Madrid.