La loi, qui précise aussi que le peuple catalan est « souverain », a été adoptée avec 72 voix pour et onze abstentions. Les élus opposés au scrutin qu'ils jugent illégal ont quitté l'hémicycle pour ne pas participer au vote, laissant derrière eux des drapeaux catalans et espagnols côte à côte.
Ensuite, dans une assemblée à moitié vide, les indépendantistes ont entonné l'hymne de la Catalogne et applaudi, à l'issue d'une séance très houleuse de près de onze heures où l'opposition a tenté de freiner les séparatistes majoritaires au Parlement depuis septembre 2015.
Le gouvernement indépendantiste de Catalogne devrait désormais signer le décret convoquant le référendum qui a été interdit par la Cour constitutionnelle.
Inès Arrimadas, la chef en Catalogne de Ciudadanos, principal parti d'opposition au président catalan Carles Puigdemont, a de son côté annoncé qu'elle allait promouvoir une motion de censure contre lui.
« Nous allons répondre avec toute la force et avec toutes les armes de la démocratie. » Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, n’a pas attendu longtemps. Dès qu’une majorité des députés de Catalogne ont approuvé la tenue du référendum pour s’émanciper de l’Espagne, il a annoncé des actions très fermes de la part du tribunal constitutionnel, rapporte notre correspondant à Madrid François Musseau. C’est un coup d’Etat constitutionnel, une frivolité illégalle, a renchéri sa numéro 2 Saenz de Santamaria.
Il faut s’attendre désormais à une lutte juridique intense, à une bataille politique très violente. Madrid affirme que les urnes ne pourront pas être installées et que la « consultation illégale n’aura pas lieu ». Reste à voir comment les séparatistes réagiront. La surenchère est servie.