Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
« Il en sera de même pour tous ceux qui cherchent à discréditer l'Ukraine ». La porte-parole du SBU, les services de sécurité ukrainiens, a ainsi justifié l'expulsion d'une journaliste russe de la chaîne Perviy Kanal. Elle est interdite de séjour pendant trois ans.
De nombreux médias russes, notamment Perviy Kanal, sont connus pour leur travail de propagande et de désinformation au détriment de l'Ukraine. La décision de refuser l'accès au pays peut donc se justifier au nom de la sécurité nationale dans le cadre de la guerre qui fait rage depuis 2014. Mais une question se pose: pourquoi alors accréditer cette journaliste connue pour son travail biaisé, si c'est pour l'expulser après?
Une autre journaliste russe a connu le même sort, le 15 août dernier. Deux journalistes espagnols, eux, ont été bloqués à l'aéroport de Kiev le 29 août, alors qu'ils avaient été accrédités avant leur voyage. Ces cas donnent l'impression d'un manque de coordination des organes de sécurité et envoient des signaux contradictoires quant au respect de la liberté de la presse.
L'Ukraine figure à la 102e place du classement mondial de la liberté de la presse 2017 de l'organisation Reporters sans frontières (RSF), qui se base sur une liste de 180 pays.