Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Un pape à Moscou, ce n'est pas pour tout de suite. « La préparation d'un éventuel voyage du pape François en Russie ne relève pas des objectifs de ma visite », a prévenu le cardinal Parolin au Corriere della Sera, « mais je souhaite cependant qu'elle puisse contribuer à avancer dans cette direction », a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire général de la conférence des évêques catholiques de Russie, Monseigneur Kovalevsky, la société russe n'est pas encore prête à recevoir le souverain pontife. Mais la rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille à Cuba en février 2016 est déjà une percée monumentale, estime-t-il.
La visite du cardinal Parolin se déroulera donc dans un contexte favorable. C'est pourquoi il rencontrera la plus haute autorité religieuse du pays, le patriarche Cyrille, mais aussi le chef de l'Etat, Vladimir Poutine.
Les entretiens porteront notamment sur la situation des chrétiens d'Orient, qui préoccupe les deux Eglises, mais aussi sur l'Ukraine. L'existence de l'église gréco-catholique en Ukraine a toujours été un sujet de désaccord entre Moscou et le Vatican. Sujet religieux... et politique. Dans une récente interview en mars dernier au journal allemand Die Zeit, le pape François a d'ailleurs déclaré : « Je ne peux pas aller en Russie car alors je devrais aussi aller en Ukraine. »