► France
Depuis les attentats de Paris et de Nice, les maires et les préfets tentent de renforcer la sécurité des passants sur les voies publiques. Les communes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les fabricants de bornes escamotables, ou de plots de béton rétractables, capables de stopper des voitures béliers ou des camions de 7 tonnes lancés à 80 km/h.
Face aux différents besoins, les PME spécialisées dans ce domaine multiplient les offres et proposent plusieurs types de bornes, certaines certifiées par des crashs tests. Le premier prix d'une borne rétractable anti-bélier est de 7 000 euros et peut atteindre 15 000 euros pour les plus performantes, montant auquel il faudra ajouter le prix de l'installation.
Les tragiques évènements poussent les fabricants à augmenter leurs capacités. Ce marché de niche est en expansion. Pour la société AMCO, l'un des leaders sur ce marché, les demandes de devis ont été multipliées par 16. La PME a dû ouvrir une nouvelle chaîne de production pour honorer l'afflux de commandes.
Quant à son concurrent Urbaco installé dans le Vaucluse, il exporte son savoir-faire « made in France ». Il a équipé le Pentagone aux Etats-unis, mais aussi la Cité interdite et le Palais impérial de Pékin, ou encore le théâtre de Jérusalem en Israël.
► Suède
Après l'attaque au camion bélier qui a fait 5 victimes le 7 avril, la ville de Stockholm a fait poser des plots en béton en forme de lion dans ses rues piétonnes, a précisé à l'AFP l'adjoint chargé de la circulation, Daniel Helden.
Sur les lieux de l'attentat, la mairie a aussi fait installer des blocs de granit de travers pour contraindre les véhicules à rouler lentement. Elle a enfin commandé 40 nouveaux lions en béton qui pèseront plus lourd : trois tonnes contre 900 kg actuellement.
► Allemagne
Après l'attentat au camion bélier du 19 décembre 2016 qui avait fait 12 morts à Berlin, des plots de béton avaient été installés pour protéger les marchés de Noël, mais ils ont été pour la plupart retirés depuis.
Certains subsistent néanmoins devant des lieux emblématiques, notamment la Potsdamer Platz et à proximité des ambassades. Contrairement à ses voisins, le pays n'a pas envoyé l'armée dans ses rues après avoir été visé par un attentat sur son territoire.
► Belgique
Les autorités belges ont installé des blocs de béton, sacs de sable d'une tonne et des camions pour bloquer les accès aux véhicules lors de grands rassemblements.
La présence policière a également été accrue à proximité des bâtiments diplomatiques, des institutions européennes, des sites religieux, dans les rues et les transports en commun.
► Italie
Au Vatican, la Via della Conciliazione, qui mène à la place Saint-Pierre, a été fermée à la circulation à l'occasion du Jubilé de la miséricorde, en 2016.
La mesure a été maintenue après la fin de l'année sainte et rend piétonnière toute la fin de cette grande avenue, protégée par des barrières et un important dispositif des forces de l'ordre.
► Autriche
Des mesures sont prises « au cas par cas », notamment pour protéger les marchés de Noël en hiver, avec la pose de blocs de béton, a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) Karl-Heinz Grunboeck, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Il estime néanmoins que « vouloir exclure à 100% un risque est une illusion ». Selon lui, « il est impossible de séparer les piétons et les véhicules de façon à exclure totalement une attaque », et la pose d'obstacles ne constitue qu'une « mesure placebo ».
► Espagne
Epargnée par le terrorisme islamiste depuis 2004 jusqu'aux attentats de Barcelone et Cambrils, l'Espagne avait néanmoins renforcé la sécurité autour des grands évènements.
La WorldPride, le plus grand rassemblement LGBT du monde organisé à Madrid en juin, faisait l'objet d'un dispositif extraordinaire, avec des rues fermées à la circulation, des policiers à tous les carrefours et l'interdiction de poids lourds.