Brexit: le premier document détaillé du gouvernement britannique publié

Le gouvernement britannique vient de publier le premier document détaillant ses positions dans la négociation sur le Brexit. Londres propose qu’aucun poste-frontière ne soit rétabli entre la République d’Irlande, membre de l’Union européenne, et la province d’Irlande du Nord, appartenant au Royaume-Uni, après la sortie de celui-ci de l’Union. Londres souhaite également un accord d’union douanière intérimaire avec les Européens, valable environ deux ans après le Brexit.

L’union douanière permet aux marchandises de circuler librement au sein du marché unique européen. Le Royaume-Uni prévoit de le quitter, mais souhaite prolonger l’union douanière d’environ deux ans afin de continuer à bénéficier de ses dispositions tout en négociant ses propres accords commerciaux.

La Commission européenne a fraîchement accueilli la démarche, répétant qu'avant toute négociation commerciale il fallait avancer sur trois sujets prioritaires : le sort des citoyens européens en Grande-Bretagne, la facture de sortie et la question de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

L’Irlande du Nord en question

C'est l'une des questions les plus difficiles pour les négociations qui se sont ouvertes sur le Brexit : le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande, membre de l'UE, et l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, rapporte notre correspondante à Londres, Marina Daras.

Les Britanniques font de grandes déclarations mais leurs propositions restent floues. Ils affirment ne pas vouloir établir de frontière physique entre les deux Irlande mais ce scénario n’est possible que si le Royaume-Uni et Bruxelles s’entendent sur un partenariat douanier. Un accord sur la libre circulation des marchandises rendrait la frontière entre le Royaume-Uni et l'Irlande complètement inutile. Une manière de forcer la main des dirigeants bruxellois qui pour l’instant refuse de parler d’accord commercial.

Le deuxième scénario proposé par le gouvernement était d’avoir des arrangements douaniers, qui pourraient inclure notamment l’utilisation de technologies avancées pour scanner automatiquement les plaques d’immatriculations des camions et voitures et ainsi contrôler le flux de marchandises sans pour autant le restreindre.

L'UE ne veut pas parler de négociation commerciale pour l'instant

Mais la question d’une frontière en Irlande du Nord pose également problème au niveau diplomatique. Belfast n’a toujours pas de chef du gouvernement et la situation est quelque peu tendue entre Londres et Belfast.

Bruxelles, et le gouvernement irlandais ne veulent surtout pas mettre en péril le processus de paix en imposant une frontière fermée mais cela serait pourtant nécessaire pour empêcher la contrebande.

Quoiqu'il en soit, la Commission européenne le repète depuis quelques jours : le divorce d'abord. Une porte-parole a réitéré les trois priorités fixées par les 27 : le sort des citoyens de l'UE au Royaume-Uni, la facture pour solder les comptes et la frontiere irlandaise.

La commission veut d'abord avoir une discussion politique sur le sujet des arrangements douaniers avec l'Irlande avant d'aborder les aspects techniques. D'après Annika Breidhardt, la porte-parole de la Commission européenne, les prochaines discussions auront lieu à partir du 28 août, le sujet sera donc certainement sur la table à la fin du mois.

 

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