Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Plus que l'agenda ultra-conservateur des démocrates unionistes sur de nombreuses questions sociétales, c'est le Brexit qui va se retrouver au centre des négociations entre Theresa May et Arlene Foster : la dirigeante nord-irlandaise milite pour un Brexit plus souple afin d'éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlandes car il n'est pas question par exemple pour les unionistes nord-irlandais de se voir demander leur passeport quand ils voudront se rendre dans une autre partie du Royaume-Uni.
Une approche en contradiction avec le « Brexit dur » prôné jusque-là par Theresa May. Selon certains journaux, des ministres conservateurs et des députés travaillistes auraient d'ailleurs eu des discussions secrètes pour contraindre Theresa May à faire des compromis sur l'immigration, le marché unique et l'union douanière.
Ce sujet brûlant sera également au centre de la rencontre à Paris entre le président français et la Première ministre. Un Emmanuel Macron pro-européen en position de force après sa large victoire face à une Theresa May affaiblie par son élection ratée. Ce violent contraste n'a d'ailleurs pas échappé à la presse.
Le mariage homosexuel menacé ?
Autre sujet qui coince, celui du mariage homosexuel. En Grande-Bretagne, il a été mis en place par les conservateurs et les protestations contre cette alliance avec le DUP sont nombreuses, y compris au sein du propre parti de Theresa May.
Paul Gould, journaliste au Financial times, rappelle ainsi que c'est David Cameron qui avait introduit l'union entre personnes du même sexe. « Le leader des conservateurs en Ecosse, Ruth Davidson, est elle-même lesbienne et mariée avec sa compagne, et elle est très inquiète au sujet de cet accord avec les unionistes. »
La chef du parti conservateur écossais, héroïne de ses élections parce qu’elle a gagné des sièges quand son parti en perdait et fait reculer le Parti indépendantiste écossais, demande ainsi des garanties à Theresa May qui a affirmé que le DUP n'aurait aucune influence sur les droits des homosexuels.