Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
C'est d'abord le président Recep Tayyip Erdogan qui a déploré « l'isolement » et les « sanctions » contre le Qatar, ensuite c'est le parlement qui a pris le relais, en autorisant par une mesure express le déploiement de troupes turques sur le territoire qatarien.
Les relations entre Ankara et Doha sont considérées comme stratégiques par le pouvoir turc, Recep Tayyip Erdogan y a déjà effectué plusieurs déplacements et signé plusieurs ententes économiques et militaires. Le déploiement éventuel de troupes turques est d'ailleurs autorisé en vertu d'un accord déjà signé entre les deux pays il y a trois ans.
Dans cette crise Ankara tente visiblement de jouer les négociateurs : d'un côté le président turc se positionne clairement en faveur de Doha. De l'autre la diplomatie turque tente depuis 48 heures de faire le pont entre les monarchies du Golfe et l'émirat.
Une façon pour la Turquie de montrer qu'elle peut peut-être jouer un rôle au Proche-Orient. Au moment même où le pays est mis à l'écart de la grande bataille de Raqqa en Syrie, contre l'organisation État islamique.
C’est également dans ce contexte que le chef de la diplomatie iranienne Javad Zarif a rencontré ce mercredi le président turc sur ce dossier, ainsi que sur la question syrienne.