Avec notre bureau de Bruxelles,
Les experts européens de l’antiterrorisme ont accepté d’écouter leurs collègues américains. Ils devaient tout d’abord les interroger sur la crédibilité de leurs sources, même si les récentes indiscrétions de Donald Trump auprès du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, leur ont permis d’avoir, par recoupement, une petite idée quant au service de renseignements qui en est à l’origine.
Mais au-delà de ça, les Européens se montrent perplexes. Si, comme le prétendent les Américains, la menace est bien réelle, que des groupes terroristes sont parvenus à cacher un engin explosif miniaturisé dans un ordinateur portable, pourquoi alors interdire en cabine, ordinateurs et tablettes, mais pas les téléphones portables ?
Sans oublier que ces bombes peuvent être munies d’un dispositif de mise à feu différée et placées dans un bagage en soute.
De plus, les passagers officiels, tout comme les cadres des grandes entreprises, ont pour consigne absolue de ne jamais se séparer de leur ordinateur portable individuel. Le plus souvent aussi, les professionnels en voyage, pour gagner du temps à l’arrivée, évitent de placer les bagages en soute.
Enfin, les experts européens ne comprennent pas pourquoi seuls les vols en direction des Etats-Unis feraient l’objet de cette interdiction alors que le terrorisme est un phénomène général et que les compagnies aériennes américaines volent partout dans le monde.