Le rendez-vous personnel du pape François à Fatima

Le pape François est à Fatima, au Portugal, pour y célébrer le centenaire de l’apparition de la Vierge Marie. Des centaines de milliers de fidèles ont fait le déplacement. Mais pour le pape, ce voyage est très inhabituel.

Avec notre envoyé spécial à Fatima,  Aymeric Pourbaix

Comme il l’avait dit cette semaine, le pape François l’a répété dans l’avion qui l’amenait à Fatima : ce déplacement est pour lui un voyage de prière un peu spécial, « un voyage avec le Seigneur et la Sainte Mère de Dieu ». Il ne s’agit donc pas d’un voyage politique, comme l’a encore été celui en Egypte il y a quinze jours. A tel point que le pape a dû expliquer dans un message vidéo envoyé aux Portugais cette semaine pourquoi il n’irait pas à Lisbonne, la capitale.

C’est un rendez-vous personnel que le souverain pontife a à Fatima, presque un rendez-vous avec l’histoire. Il y a le centenaire des apparitions de Fatima, bien sûr, mais il y a aussi, plus intimement pour lui, un autre anniversaire : ce samedi 13 mai, cela fera 25 ans très exactement que le père Bergoglio, alors simple jésuite exilé en Espagne par ses supérieurs, a reçu un appel lui annonçant qu’il allait devenir évêque auxiliaire de Buenos Aires.

Cela s’est ressenti dans le ton très personnel de la prière que le pape François a adressé à la Vierge à son arrivée à Fatima, ainsi que dans son attitude très recueillie, restant un long moment en silence à la chapelle des Apparitions de Fatima.

Mis à part ce rendez-vous avec sa propre histoire, le pape aura l’occasion de s’adresser au cœur du catholicisme européen. Le Portugal est avec la Pologne l’un des pays les plus catholiques du continent. A travers ce pèlerinage, c’est donc sans doute à un message d’engagement très fort et très spirituel qu’il faudra attendre ce samedi pour la messe du centenaire.

Deux enfants canonisés

Cent ans jour pour jour après les premières apparitions de la Vierge Marie à trois jeunes bergers, le centre de l'attention ici à Fatima ne sera pas le pape François, mais deux de ces très jeunes voyants. Deux enfants illettrés, François et Jacinthe Marto, morts très jeunes dans un village du Portugal profond, et qui pourtant deviennent saints de l'Eglise catholique.

Ils sont même parmi les premiers enfants canonisés qui ne sont pas des martyrs. Et c'est eux que le pape citera en exemple, car comme l'a dit le numéro deux du Vatican vendredi soir, le cardinal Parolin, la prière humble et persévérante des plus pauvres est une arme extrêmement efficace contre le mal. Même si son efficacité n'est pas toujours visible.

Et c'est cette image-là, celle d'une Eglise et de saints fervents, pauvres et missionnaires – il suffit de voir les foules toujours présentes à Fatima un siècle plus tard – que le pape François a choisi de mettre en avant pour un de ses premiers voyages à la rencontre des catholiques européens.

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