Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Déjà un responsable social-démocrate parle de cellulle terroriste, mais les experts restent prudents. En tout cas l’arrestation d’un deuxième soldat allemand suspecté avec son camarade et un jeune étudiant complice d’avoir préparé des attentats donne une dimension supplémentaire à l’affaire.
Le trio voulait s’en prendre à des personnalités auxquelles ils reprochaient d’avoir été trop favorables à l’accueil de nombreux réfugiés depuis bientôt deux ans. Sur leur liste figuraient le ministre de la Justice Heiko Maas ou l’ancien président de la République Joachim Gauck.
Faux réfugié syrien
Un premier officier arrêté fin avril s’était fait passer pour un demandeur d’asile syrien sans pourtant parler un mot d’arabe. S’il avait commis des actions violentes, celles-ci auraient été imputées aux migrants.
Franco Albrecht était couvert par Maximilian T., arrêté ce mardi, qui faisait de telle sorte que les absences de son complice à la caserne lorsqu’il jouait les faux réfugiés dans un foyer passent inaperçues. Un jeune étudiant avait transformé son appartement en arsenal approvisionné par des munitions que Franco Albrecht dérobait lors d’exercices de tir de la Bundeswehr.
Cette affaire a aussi des retombées politiques et mettent la ministre de la Défense Ursula von der Leyen sous pression. Des recherches des médias allemands montrent que les sympathies d’extrême droite de soldats allemands ont longtemps été passées à la trappe par leur hiérarchie.