L'armée allemande se retrouve en pleine tempête suite à la découverte de divers objets de l'armée hitlérienne dans deux bases militaires, celle de la brigade franco-allemande à Illkirch, près de Strasbourg et celle de Donaueschingen, en Bade-Wurtemberg.
Pire, à Illkirch, ces souvenirs de la Wehrmacht - l'armée nazie - ont été trouvés dans la salle commune de la caserne, utilisée principalement par les militaires du 291e Jägerbataillon, devenu en 2012 le premier régiment allemand à s'installer en France depuis 1945. Il semble que les reliques sont restées exposées un certain temps sans être signalées par quiconque.
Les objets en question sont quelques armes d'époque, des casques, des affiches ou peintures au mur, des casques, ainsi que des slogans ou « poèmes » datant de la Wehrmacht.
Inspection générale
Suite à ces trouvailles, « l'inspecteur en chef de la Bundeswehr a ordonné une inspection dans toutes les propriétés de l'armée en vue de vérifier si des reliques de la Wehrmacht s'y trouvent et, si tel est le cas, de les faire enlever », a déclaré un porte-parole du ministère allemand de la Défense.
Ces découvertes interviennent dans le sillage d'un scandale qui ébranle l'armée allemande et le ministère de la Défense depuis deux semaines : l'arrestation d'un officier, stationné à Illkirch. Celui-ci s'est fait passer pour un réfugié syrien et est soupçonné d'avoir projeté l'assassinat de personnalités de gauche ou d'étrangers.
Cet homme de 28 ans s'est révélé soutenir depuis des années des thèses ultra-nationalistes et xénophobes. C'est lors de l'inspection de sa caserne que les reliques ont été trouvées.
Croix gammée géante
Il a depuis été révélé qu'un précédent scandale avait concerné cette même base d'Illkirch en 2012, lorsque des soldats allemands avaient peint une grande croix gammée sur le sol de cette base de la Brigade franco-allemande, en vue de provoquer les militaires français avant un match de football opposant le club allemand du Bayern Munich à celui, français, de Lille.
La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a rappelé à l'ordre ses généraux à la suite de cette affaire et leur a demandé de se montrer « intraitables » avec les tendances d'extrême-droite dans l'armée. Même si elle répète avec insistance que Bundeswehr et Wehrmacht « n'ont rien en commun » la ministre explique que « le processus en cours de clarification exige courage et tenacité ». « Nous devons tous le soutenir, du général jusqu'aux jeunes recrues, car il en va de la réputation de la Bundeswehr », a-t-elle affirmé ce dimanche 7 mai dans les colonnes du tabloid allemande Bild.
(Avec agences)