Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Toujours plus à son aise en tribun devant ses militants que sur les bancs du Parlement, Jeremy Corbyn a mené un discours offensif et passionné contre les élites. Endossant à nouveau son costume de gauchiste radical, le dirigeant travailliste a fait voeu de défendre « le peuple contre l'establishment » en renversant un « système aux règles truquées ».
« La Grande-Bretagne a besoin d'un parti Labour qui ne craint pas d'affronter les cartels de privilégiés qui amassent la richesse de ce pays. Ce sont les riches amis des Conservateurs à la City qui ont fait s'effondrer notre économie. Avec ce scrutin, le Labour veillera à changer les règles et nous bâtirons un pays pour tous plutôt que quelques-uns », a-t-il encore déclaré.
Jeremy Corbyn entend donc être le candidat des petits refusant de jouer selon les règles d'une caste élitiste dans laquelle il inclut les médias, la City et les conservateurs. Ses partisans espèrent que ce message provoque le même effet qu'un Donald Trump aux Etats-Unis ou que les candidats populistes en France. Néanmoins, l'omission du Brexit et d'une position claire des travaillistes en vue des négociations face à Bruxelles risque d'aliéner les électeurs hors du cercle des fidèles.