Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Les protestataires étaient près de 2 000 à s'être donnés rendez-vous à Belgrade. Le mot d'ordre a été lancé sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas d'organisation apparente. Dans la foule, on retrouve deux tiers d'étudiants et un tiers de retraités. Ils dénoncent l'élection dès le premier tour du nouveau président et ancien Premier ministre Aleksandar Vucic.
« Le régime d Aleksandar Vucic est une dictature. Son frère et sa famille contrôlent la plupart de l'immobilier dans ce pays. Aucune loi n'est respectée », s'emporte un étudiant présent à la manifestation.
Vucic comparé à Milosevic
Il n'y avait pas eu de contestation populaire en Serbie depuis l'indépendance du Kosovo en 2008 ou bien encore la fin du dictateur Slobodan Milosevic en 2000. Les protestataires comparent Vucic et Milosevic, comme ce retraité. « En 2000, j'avais 60 ans et j'étais dans la rue. Aujourd'hui, l'obscurité est de nouveau sur le pays. Et Vucic dit que 10 ans de manifestation n'y changeront rien. Je serai dans la rue chaque jour, tant que je peux marcher », affirme-t-il.
Le mouvement semble perdre son élan. Il y a dix jours, des manifestations se tenaient dans plus de vingt municipalités. Mardi 18 avril, il n'y a eu des rassemblements que dans les trois plus grosses villes du pays. La foule demande plus de libertés pour les médias et plus de contrôle démocratique sur le gouvernement. Ils ont peu de chances d'être entendus. Le mouvement va cependant en tout cas se poursuivre et une plus grande manifestation est convoquée pour le 25 avril.