Turquie: les opposants au référendum poursuivent la contestation

Au surlendemain du référendum sur le régime présidentiel, remporté par le oui avec 51,4% des voix, les contestations se poursuivent. Deux partis d'opposition ont lancé une procédure pour faire annuler le scrutin. Les observateurs internationaux dénoncent un processus injuste. Et dans la rue, en dépit de l'état d'urgence, des militants du non ont manifesté lundi soir pour un deuxième soir d'affilé, contre les fraudes présumées lors du décompte des voix.

Avec notre correspondant à Istanbul,  Alexandre Billette

Dans les ruelles de Besiktas, les manifestants sont comme à la maison : ici le non l'a emporté avec plus de 80% des voix dimanche. En chemin, les manifestants sont soutenus par les voisins qui tapent sur des cuillers ou des casseroles. « Erdogan, voleur, assassin », crie la foule d'environ 1000 personnes sous la pluie.

Etonnamment, pas de blindés anti-émeute de la police comme à l'habitude lors des manifestations anti-régime à Istanbul. En revanche, beaucoup de policiers en civil qui tournent autour des manifestants.

Bürde, 28 ans, habite près de la place Taksim. Pour elle, venir c'était la seule chose possible à faire : « Parce que je ne reconnais pas les résultats publiés par la commission électorale. La question, ce n'est pas, pourquoi je suis venue ce soir, la question c'est : pourquoi les gens restent chez eux ? C'est ça qui m'étonne. Avec ce nouveau régime, c'est peut-être la dernière fois qu'on pourra sortir dans la rue ce soir. »

Dans d'autres quartiers libéraux d'Istanbul comme à Kadiköy, près d'un millier personnes se sont réunies lundi soir, et ils promettent d'y revenir tous les soirs jusqu'à l'annulation du scrutin.

Turquie: après la victoire du «oui», ceux qui rient, ceux qui pleurent

Ahmet Kiraz, avocat et membre du parti d'opposition CHP, constate et déplore une dérive autocratique :

Partager :