Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Dans les ruelles de Besiktas, les manifestants sont comme à la maison : ici le non l'a emporté avec plus de 80% des voix dimanche. En chemin, les manifestants sont soutenus par les voisins qui tapent sur des cuillers ou des casseroles. « Erdogan, voleur, assassin », crie la foule d'environ 1000 personnes sous la pluie.
Etonnamment, pas de blindés anti-émeute de la police comme à l'habitude lors des manifestations anti-régime à Istanbul. En revanche, beaucoup de policiers en civil qui tournent autour des manifestants.
Bürde, 28 ans, habite près de la place Taksim. Pour elle, venir c'était la seule chose possible à faire : « Parce que je ne reconnais pas les résultats publiés par la commission électorale. La question, ce n'est pas, pourquoi je suis venue ce soir, la question c'est : pourquoi les gens restent chez eux ? C'est ça qui m'étonne. Avec ce nouveau régime, c'est peut-être la dernière fois qu'on pourra sortir dans la rue ce soir. »
Dans d'autres quartiers libéraux d'Istanbul comme à Kadiköy, près d'un millier personnes se sont réunies lundi soir, et ils promettent d'y revenir tous les soirs jusqu'à l'annulation du scrutin.
→ Turquie: après la victoire du «oui», ceux qui rient, ceux qui pleurent
Ahmet Kiraz, avocat et membre du parti d'opposition CHP, constate et déplore une dérive autocratique :