Avec notre correspondante à Strasbourg, Joana Hostein
Si le Brexit est officiellement lancé depuis une semaine, les 73 parlementaires britanniques arpentent toujours les couloirs du Parlement européen. « Les traités n’ont aucune provision qui nous empêche de continuer comme députés jusqu’à la fin du mandat, surtout si on [obtient] un accord de libre-commerce, d’accès au marché unique, [...] 90% de la législation sera applicable pour l’avenir pour mon pays. Je ne me sens pas mal à l’aise de légiférer », explique Charles Tannock, un conservateur britannique.
En effet, tant que la négociation sur la procédure de divorce n’est pas terminée, le Royaume-Uni conserve la possibilité d’avoir des représentants au Parlement européen. Mais cela pose problème à certains députés, comme au Français Alain Lamassoure : « Nous risquons de revenir dans notre pays en disant [que] nous avons été contraints d’adopter une loi européenne sur le statut des travailleurs détachés qui n’est pas satisfaisante ; nous avons voté contre, mais nous avons été battus par une majorité qualifiée qui a pu se constituer grâce aux Britanniques, à qui cette loi ne s’appliquera pas. »
Il plaide pour n’accorder qu’un statut d’observateur aux eurodéputés britanniques qui pourraient alors prendre part aux débats, mais n’auraient plus le droit de voter, et donc d’influer sur les politiques européennes.