Avec notre correspondant à Belgrade, Jean-Arnault Dérens
Il n’y aura pas besoin de second tour. Aleksandar Vucic a obtenu son plébiscite, laissant très loin derrière lui ses adversaires. Second au classement, Sasa Jankovic, le candidat démocrate soutenu par la société civile, n’obtient que 16%.
Aucun président n’avait été élu au premier tour en Serbie depuis Slobodan Milosevic lors des élections de 1992 et le pays se trouve même dans une situation institutionnelle inédite : président élu, Aleksandar Vucic continue pour le moment d’exercer ses fonctions de Premier ministre, tout en conservant bien sûr la direction de son hégémonique Parti progressiste de Serbie.
Un président fort
Le nouveau maître de Belgrade pourrait désormais être tenté de poursuivre sa quête d’un pouvoir toujours plus absolu, en modifiant la Constitution pour faire évoluer le pays vers un régime présidentiel.
En face de lui, l’opposition est en miette. Aleksandar Vucic a commencé sa carrière politique dans les rangs de l’extrême droite nationaliste durant les années des guerres yougoslaves. Il se proclame aujourd’hui « pro-européen », mais il n’a pas manqué, quelques jours avant le scrutin, de se rendre à Moscou pour obtenir la bénédiction de Vladimir Poutine.