« Londres ne cèdera jamais sa souveraineté sur Gibraltar sans l’accord de la population locale », indique un communiqué de Downing Street.
Theresa May s’est entretenue au téléphone avec le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo. L’occasion d’affirmer qu'elle continuerait à inclure pleinement Gibraltar dans le processus de négociations du Brexit.
Un peu plus tôt, le ministre britannique des Affaires avait été on ne plus clair : « Gibraltar n'est pas à vendre. Gibraltar ne peut pas se marchander. Gibraltar ne sera pas soldé ». Boris Johnson s’est exprimé dans le journal Sunday Telegraph, où il précise que « le statut de Gibraltar est inchangé depuis 1713. L'adhésion du Royaume-Uni au marché commun en 1973, lorsque l'Espagne n'était pas encore membre, n'a fait aucune différence. Cela ne devrait pas non plus entraîner de différence aujourd'hui », selon le chef de la diplomatie britannique.
La péninsule de moins de 7 km carrés que Madrid cherche à récupérer dépend de l’Espagne pour son approvisionnement. Mais son économie spécialisée dans les services financiers et les jeux en ligne profite aussi à son voisin, puisqu’elle emploie quelque 10 000 travailleurs frontaliers.
Un droit de regard de l'Espagne
Après le Brexit, « aucun accord entre l'UE et le Royaume-Uni ne pourra s'appliquer au territoire de Gibraltar sans un accord entre le Royaume d'Espagne et le Royaume-Uni », prévoit le texte présenté vendredi à La Valette par le président du Conseil européen Donald Tusk.
La proposition de l’UE de donner un droit de regard à l’Espagne après le Brexit est aussi fortement critiquée par le chef du gouvernement de Gibraltar qui dénonce une « machination prévisible de l'Espagne ».
Un détail qui n'a pas plu non plus outre-Manche. Le ministre de la Défense britannique, Michael Fallon, a assuré dimanche matin que le Royaume-Uni protégerait et défendrait la population de Gibraltar jusqu'au bout. L'ancien leader du parti conservateur, Michael Howard, a même comparé la situation à celle des îles Malouines dans les années 1980, affirmant que Theresa May se comporterait comme Margareth Thatcher à l'époque.