Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce second face-à-face a beau avoir été qualifié de « sérieux et cordial », l’atmosphère était bien différente comparée à la rencontre de juillet 2016 : cette fois pas de poignée de main, pas de conférence de presse, juste quelques photos officielles qui révèlent à quel point les deux dirigeantes étaient mal à l’aise. Il faut dire que si Theresa May était venue discuter du déclenchement de l’article 50, Nicola Sturgeon, elle, voulait surtout reparler d’un second référendum d‘indépendance.
La Première ministre écossaise n’a d’ailleurs pas caché sa frustration au sortir de la rencontre, estimant que son homologue britannique n’avait pas écouté ses exigences sur le Brexit, alors que l’Ecosse a voté en majorité pour rester au sein de l’Union européenne. Qui plus est, Theresa May n’a offert aucune garantie concernant la décentralisation à l’Ecosse des pouvoirs que Londres récupèrera de Bruxelles après le Brexit.
Unité
De son côté, le chef du gouvernement britannique a jugé le moment mal venu de tenir un second référendum d’indépendance et martelé que l’heure était à l’unité des quatre nations qui composent le Royaume-Uni et font sa force. « Quand nous travaillons ensemble, que nous nous fixons un objectif, rien ne peut vraiment nous arrêter », a-t-elle déclaré, promettant un accord de sortie de l'UE dans l'intérêt de toutes les nations du Royaume-Uni.
Les deux femmes n’ont donc montré aucune intention de baisser la garde. Et il est fort probable que le vote ce mardi du Parlement écossais autorisant Nicola Sturgeon à réclamer un second référendum sera accueilli à Downing Street avec la même fermeté.