Avec notre correspondant au Vatican, Olivier Bonnel
La Commission pontificale de protection des mineurs a exprimé son fort soutien à Marie Collins, qui a démissionné début mars avec fracas, dénonçant le manque de collaboration de la Curie romaine dans la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise.
Le départ de l’Irlandaise, abusée elle-même par un prêtre quand elle avait treize ans, a provoqué un séisme, d’abord chez les autres membres de la commission. C’est le cas de la pédopsychiatre française Catherine Bonnet. « Pour moi, ça a vraiment été un bouleversement parce que je pense qu'il est extrêmement important que la commission puisse écouter l'expérience des victimes et ce qu'elles ont compris de ce qui n'avait pas marché et pourquoi il y avait eu des défaillances », confie-t-elle à RFI.
Marie Collins continuera néanmoins de collaborer avec la Commission pontificale sur la formation des nouveaux évêques : un programme qui vise à mieux repérer les cas d’abus, mais aussi à mieux collaborer avec la justice.
Collaboration
Réunie pendant trois jours, la Commission de protection des mineurs a dessiné des nouvelles pistes pour les soumettre au Pape. Ses membres appellent les différents dicastères de la Curie – les « ministères » du Vatican – à une meilleure collaboration, comme prêter une plus grande attention aux courriers des victimes qui arrivent au Vatican, pour y donner une réponse personnelle et dans les meilleurs délais.
« C'est un sujet qui dérange, commente Catherine Bonnet. C'est très difficile de se dire que notre commission avance, lentement, mais en même temps, il faut qu'il y ait une prise de conscience de tous les dicastères de la nécessité de faire avancer ce sujet de manière claire. »
La Commission de protection des mineurs espère aussi plus de moyens financiers pour une plus grande efficacité dans son travail. Ses membres sauront d’ici le mois de septembre si leurs demandes ont été entendues.