Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Devant l'académie militaire, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié ce jeudi la présidente du Front national de « réaliste » et « antimondialiste », refusant de la qualifier de « populiste », terme à connotation trop négative à son avis.
Marine Le Pen est appréciée à Moscou, car elle prône le démantèlement de l'Union européenne, la levée des sanctions à l'égard de la Russie et surtout la reconnaissance de l'annexion de la Crimée par la Russie. Le Front national avait d’ailleurs envoyé un représentant en tant qu'observateur lors du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie, qui avait attesté de la transparence du scrutin. L’attitude a convaincu le Kremlin d'être bienveillant à l'égard du mouvement d'extrême droite.
Et lorsque fin 2014, le parti a eu besoin d'argent, une banque russe, la FCRB, a accepté de lui prêter 9 millions d'euros, avant de se voir retirer sa licence quelques mois plus tard. Les relations sont toutefois restées au beau fixe entre le FN et Moscou, où Marine Le Pen est régulièrement accueillie par des instances aussi importantes que la présidence de l'Assemblée. A-t-elle été accueillie en plus haut lieu ? En tout cas, il n'en a pas été question officiellement.