Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Ce 17 février au matin, la marine grecque était en état d'alerte. Le patrouilleur militaire turc qui a procédé à des tirs au large de l'île grecque de Farmakonisi a quitté la zone, après l'intervention de la frégate grecque Nikoforos.
Fin janvier, un bref face-à-face entre des navires de guerre des deux pays avait fait monter la tension. Il avait eu lieu en présence du général des forces armées turques, non loin des îlots grecs de Imia revendiqués par la Turquie. En 1996, une dispute autour de ces deux rochers inhabités avait failli mener les deux pays à la guerre.
Regain de tension depuis le putsch avorté
Un autre incident a eu lieu récemment. Début février, les Grecs ont enregistré 138 violations de l'espace aérien grec par des avions militaires turcs en une journée. Il s'agissait d'une réponse à la balade en hélicoptère du ministre grec de la Défense Panos Kammenos. Ce jour-là, il avait survolé la zone pour commémorer la mort de trois militaires grecs lors de la crise d'Imia.
Ces incursions turques ne sont pas nouvelles, mais les tensions semblent s'être intensifiées depuis une décision de la Cour de cassation grecque. Fin janvier, celle-ci a refusé l'extradition de huit militaires turcs qui avaient fui la Turquie après le coup d'Etat manqué de juillet dernier.