Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Seules trois villes sont encore en lice pour accueillir les Jeux olympiques d'été de 2024 : Paris, Los Angeles et Budapest. En Hongrie, le gouvernement de droite nationaliste de Viktor Orban et la municipalité de la ville appuient la candidature de la capitale. Mais celle-ci est menacée par un référendum.
Un mouvement de jeunes hongrois a déposé une pétition pour organiser un référendum contre la tenue des jeux à Budapest. Avec comme devise « Nolimpia », « non aux Jeux olympiques », ce mouvement a obtenu le soutien de plusieurs partis d'opposition.
Il estime que l'argent destiné aux JO serait mieux utilisé dans l'éducation ou la santé. Accueillir les jeux coûterait trop cher et risquerait d'enrichir le clan au pouvoir, estime le mouvement anti-olympique.
Camouflet pour Orban
Cette inititative représente un camouflet pour le gouvernement nationaliste de Viktor Orban. Le mouvement de 150 jeunes, soutenu par des centaines de bénévoles, a rassemblé 266 000 signatures pour organiser un référendum. Soit deux fois plus que nécessaire.
Les Budapestois devraient répondre à la question suivante : « Voulez-vous que la ville retire sa candidature aux jeux de 2024 ? » Selon un sondage du 9 février, 52 % des Budapestois seraient contre l'organisation des jeux dans leur ville, alors qu'ils n'étaient que 31 % en septembre 2016.
Mais il n'est pas sûr que ce référendum ait lieu. Car Istvan Tarlos, le maire de Budapest, de droite nationaliste, a annoncé qu'il envisageait de retirer la candidature de sa ville. Ce serait une manière de torpiller l'initiative du mouvement anti-olympique. Ce dernier a demandé au maire et au Premier ministre de ne pas faire preuve de lâcheté et d'accepter que la population soit consultée par référendum.
La question des Jeux olympiques a en tout cas servi à mobiliser les Hongrois. Le collectif citoyen s'apprête maintenant à fonder un parti politique pour défier Viktor Orban aux prochaines élections.