Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Après l’annonce officielle de la date du référendum, la campagne devrait être lancée dans les prochains jours. On parle du 25 février pour le grand lancement du camp du « oui ».
Une campagne de près de deux mois, et dont l’impartialité est contestée : notamment en raison de l’état d’urgence toujours en place, un état d’urgence qui permet notamment aux médias privés de se soustraire de l’obligation d’équilibrer le temps de parole des deux camps.
Campagne déséquilibrée aussi, alors que 12 députés de l’opposition du HDP, qui milite pour le « non », sont emprisonnés, que des médias d’opposition ont été muselés et que l’appareil administratif de l’État risque d’être mobilisé en faveur du « oui ».
Pour le leader de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, jamais dans l’histoire de la Turquie une campagne n’a été aussi biaisée. Les électeurs devront choisir de glisser dans l’enveloppe le 16 avril un des deux bulletins, celui du « oui » de couleur blanche, ou celui du « non » de couleur brune. Le blanc, symbole de pureté, qui est justement la couleur du parti de Recep Tayyip Erdogan.