Avec notre envoyée spéciale à Starsbourg, Anastasia Becchio
Des applaudissements nourris pour Antonio Tajani qui, à l’annonce du résultat, donne l’accolade à son rival le chef du groupe social-démocrate Gianni Pitella. Face à son compatriote peu à l’aise avec les langues étrangères, Tajani a l’allure plus assurée s’exprime parfaitement en anglais et cite Voltaire dans le texte :
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrais jusqu'à la fin pour que vous puisiez le dire. Cela vaut pour tous les députés et pour tous les groupes. La liberté c'est la clé de l'avenir de l'Union européenne», a-t-il déclaré.
Le nouveau président du Parlement a de la prestance, mais il lui aura quand même fallu attendre le 4e tour de scrutin et le ralliement, entre autres, des conservateurs britanniques pour être élu. Car Antonio Tajani n’échappe pas à la critique. L’ancien porte-parole de Silvio Berlusconi et ancien commissaire à l’Industrie est aussi accusé d’avoir ignoré les alertes répétées sur le fait que des constructeurs automobiles pouvaient tricher sur les émissions polluantes.
Pour l’eurodéputé et candidat des Verts à la présidentielle française Yannick Jadot : « Tajani c'est la version berlusconienne de l'Europe. Donc, c'est un vrai problème. C'est pas plus d'intégrations, c'est pas de réponses, c'est le soutien à tous les accords de libre-échange. Et puis c'est quelqu'un qui n'est pas très net dans l'affaire Volkswagen, puisqu'il était commissaire à l'époque ».
Un ancien commissaire aujourd’hui donc à la tête du Parlement européen qui se veut « homme de consensus ». « Je veux être, a-t-il dit, le président de tous les députés ».