Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
A l'arrivée, on peut voir une belle photo de famille, autour du roi Philippe VI et du chef du gouvernement Mariano Rajoy, les deux arborant une barbe bien taillée et un franc sourire. Et pourtant, sur cette même photo, deux des 17 présidents régionaux n'étaient pas représentés, et pas des moindres. Il n'y avait ni le Basque Iñigo Urkullu, ni le Catalan Carles Puigdemont.
Pourquoi ? Parce ces deux leaders, très nationalistes, refusent que le financement des régions soit symétrique. En clair, du côté du Pays basque, hors de question de renoncer au fameux « concert économique », privilège qui leur donne le droit de lever tous les impôts. Du côté de la Catalogne, on exige aussi une souveraineté fiscale et une importance bien plus grande que les autres régions.
D'ailleurs, le fossé avec Madrid est tel que le dirigeant catalan Puigdemont a annoncé un référendum d'autodétermination pour septembre prochain. Quant aux Basques, ils veulent majoritairement être reconnus comme une nation. Alors, certes, les autres présidents de région se sont mis d'accord sur de nombreux dossiers, comme la santé ou l'enseignement. Mais sans les deux principales économies du pays, cet accord ne pèse pas lourd.