«Tintin au pays des Soviets» prend des couleurs et crée la polémique

Ce mercredi sort la première édition de «Tintin au pays des Soviets» en couleurs. Le premier album dans lequel apparaît le célèbre personnage d'Hergé n’existait jusque-là qu’en noir et blanc.

Avec notre correspondant à Bruxelles,  Pierre Benazet

Le directeur artistique des Editions Moulinsart, Michel Bareau, a passé deux ans et demi à coloriser case après case la première aventure de Tintin qui a, pour lui, toute sa place dans la saga. « La colorisation ne remet pas ce premier album dans la série, mais le met comme la première aventure en dehors de la série coloriée, la première aventure dans laquelle on retrouve tous les petits trucs qu’Hergé a remis en action dans l’ensemble de son aventure », explique Michel Bareau.

Mais pour le tintinologue Hugues Dayez, la publication du « pays des Soviets » en couleurs trahit la volonté d'Hergé qui ne voulait pas de nouvel album de Tintin. « De l’aveu même d’Hergé, les Soviets, c’était un péché de jeunesse. C’est fondateur du mythe, mais ce n’est que fondateur du mythe, soutient-il. Ce n’est pas pour rien qu’Hergé, même s’il a accepté ou poussé, selon les versions, à sa republication en 1973 qu’il l’a toujours fait dans sa version originelle, en noir et blanc, et en ne l’incluant jamais dans la collection des 22 albums de Tintin. »

Pour Hugues Dayez, cette publication n'a rien d'une démarche artistique ; c'est uniquement une volonté de l'éditeur de tirer le maximum de revenus de son catalogue.

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