Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
A cinquante-six ans, Sir Ivan Rogers est l’un des tout meilleurs spécialistes britanniques des questions européennes, unanimement respecté par ses pairs, les ambassadeurs des vingt-sept autres pays-membres auprès de l’Union européenne.
Venu de la direction britannique du Trésor, il avait déjà, il y a vingt ans, été détaché comme directeur de cabinet d’un Vice-président de la Commission européenne, et avait été plus récemment le conseiller de David Cameron sur les questions européennes.
Divisions internes
L’annonce surprise de son départ immédiat, avec près d’un an d’avance, prive donc Londres d’un négociateur clef. Ivan Rogers n’a donné publiquement aucune raison quant à sa démission, mais l’on sait ici qu’en dépit de ses bons rapports avec son Premier ministre, Theresa May, il se montrait de plus en plus agacé par les déclarations incontrôlées de membres de l’entourage de celle-ci et des trois ministres brexiteurs.
Ce départ n’est pas sans rappeler celui de son collègue, ambassadeur auprès de l’OTAN, qui a tout récemment quitté son poste et la haute fonction publique britannique, renonçant, selon des proches, à servir une classe politique qu’il ne reconnaissait plus.