Berlin annule l'exposition d'une collection d'art contemporain bloquée à Téhéran

Berlin a renoncé mardi 27 décembre à exposer l'une des plus prestigieuses collections d'art moderne et contemporain au monde, rassemblée sous le règne du shah d'Iran. Les autorités iraniennes n'ont pas donné leur accord pour la sortie de cette soixantaine d'œuvres du territoire national.

Cette collection, qui appartient au musée d’art contemporain de Téhéran, compte environ 300 œuvres comprenant des tableaux majeurs de grands artistes occidentaux du XIXe et XXe siècles. Il y a notamment des tableaux de Jackson Pollock, de Pablo Picasso, de Miro ou encore de Francis Bacon. Ces tableaux avaient été achetés par l’Iran avant la révolution islamique de 1979 à l’initiative de Farah Diba, épouse de l’ancien monarque.

Une prestigieuse collection bloquée à Téhéran

Ils sont gardés au musée d'art contemporain de Téhéran. Une trentaine de ces œuvres ainsi que des tableaux de maîtres iraniens devaient être présentés dans l'un des principaux musées de Berlin jusqu'en février 2017. Mais les tableaux n’ont jamais pu sortir d’Iran et l’exposition a été annulée.

Les Iraniens n’ont pas encore fourni d’explication, mais selon Hermann Parzinger, le président de la Fondation des biens culturels de Prusse qui était à l’origine de cette initiative pour organiser cette exposition, l’Iran « n'a toujours pas délivré » les autorisations.

Stenmeier avait salué l'ouverture «sociale et culturelle» de l'Iran

Pourtant le ministre allemand des Affaires étrangères avait salué un « signe d'ouverture sociale et culturelle » de la part de l'Iran, dans la foulée de l'accord nucléaire avec les grandes puissances.

Selon certains médias, il y avait la possibilité d’une plainte de la part de Farah Diba, l’ancienne impératrice, ou encore d’autres groupes iraniens ou étrangers pour saisir les tableaux. Autre problème, une éventuelle présence à l’exposition de l’ancienne impératrice qui vit toujours à l’étranger entre la France et les Etats-Unis.

Indignation concernant un prix de « caricatures de l'Holocauste »

Côté allemand, il y a aussi une certaine gêne parce que le directeur du musée d'art contemporain de Téhéran, Majid Mollanoroozi, avait suscité l'indignation en récompensant les deux vainqueurs d'une compétition de « caricatures sur l'Holocauste » organisée dans la capitale iranienne.

Il y a eu au moins deux grandes expositions qui ont été organisées au musée d’art contemporain de Téhéran depuis une quinzaine d’années pour exposer une partie de ces œuvres. A chaque fois, ces expositions avaient attiré les foules. Mais tous les tableaux ne peuvent être exposés en Iran à cause des lois islamiques car il y a des tableaux de nue parmi ces œuvres.

En tout cas, une exposition à l’étranger aurait été une première pour l’Iran. Cette collection est en effet l’une des plus importantes de grandes artistes occidentaux du XIXe et XXe siècles à travers le monde.

Partager :