« Les Européens doivent assumer davantage leurs responsabilités pour leur sécurité ». Tel est en substance le message que vont tenter de faire passer Angela Merkel et François Hollande auprès de leurs homologues.
La chancelière allemande et le président français vont proposer d’acter plusieurs initiatives, parmi lesquelles la mise en place d’une structure chargée de décider et de conduire rapidement des opérations et un engagement des Etats membres à consacrer 2 % de leur PIB à la défense.
L’objectif de l’initiative franco-allemande est de faire en sorte que les Européens dépendent moins des Etats-Unis et de l’Otan. « Nous devons dynamiser l'industrie européenne de la défense, renforçant ainsi notre autonomie stratégique », affirme Jean-Claude Juncker.
A l'heure où très la grande majorité des investissements de défense sont encore exclusivement nationaux, le président de la Commission européenne plaide ainsi pour la mise en place d'une base industrielle de défense européenne, afin d'éviter une fragmentation qui coûte cher. « Nous dépensons, nous, les Européens, 200 milliards d'euros pour la défense, mais nous n'avons que 15 % de l'efficacité des Américains, car nous avons trop de doublons et pas assez d'inter-opérabilité », pointe Jean-Claude Juncker, qui insiste sur l'intérêt de créer un fonds européen de la défense afin de financer la rechercher et l'achat en commun de matériel.
Toutefois, face aux craintes soulevées par des pays comme la Pologne, Paris et Berlin assurent que ces développements seront complémentaires à l’action de l’Alliance atlantique et non dirigée contre elle.
Parmi les sujets qui promettent également d’être débattus, la prolongation de six mois des sanctions envers la Russie, et l’accord d’association avec l’Ukraine. En avril dernier, les Néerlandais l’ont rejeté par référendum. Pour tenter de le faire malgré tout ratifier par son Parlement, le Premier ministre des Pays-Bas veut l’amender pour faire en sorte que le document néerlandais ne propose pas de perspective d’adhésion à l'Ukraine et qu’il exclue toute obligation de défense des Européens envers elle, ce qui risque de déplaire à des pays comme la Pologne.
Mais ce qui compte, c’est qu’au final, cet accord, à l’origine de la révolution de l’hiver 2014 à Kiev, soit ratifié, explique une source européenne. Un accord qui risque toutefois d’être vidé d’une bonne partie de sa substance.