Avec notre envoyée spéciale à Szeged, Florence La Bruyère
Dix ans de prison pour terrorisme. A l'annonce du verdict, l'accusé ne peut retenir ses larmes. Son avocat, Balazs Sebok, accuse le coup. « D'un côté, dit-il, on a gagné parce que 10 ans, c'est la peine la plus légère en matière de terrorisme. Mais d'un autre côté, je suis consterné car Ahmed n'a pas commis d'acte terroriste, c'est ce que j'ai dit dans ma plaidoirie. »
Mark Kékesi a assisté au procès. Cet enseignant à l'université n'est pas surpris par le verdict : « Ce que la juge n'a pas dit, c'est qu'elle ne pouvait pas donner une peine plus légère parce que sinon, elle risque de perdre son job ! Pour moi, c'est clair, c'est un procès politique. »
Présente au procès, l'ONG Amnesty international estime le verdict injuste et excessif. « Il est très inquiétant qu'une loi aussi vague, qui n'aurait jamais due être rédigée comme ça, soit maintenant appliquée aux migrants et aux réfugiés, que l'Etat hongrois n'arrête pas de pourchasser. Ces deux éléments se sont rejoints et c'est vraiment dangereux », affirme Gauri Van Gulik, directrice adjointe pour l'Europe à Amnesty.L'avocat de la défense a fait appel du jugement.