Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Dimanche, à 7 h 41, pour la troisième fois depuis le 24 août, les régions des Marches et de l’Ombrie, dans le centre du pays, ont été frappées par un séisme, effrayant, d’une magnitude de 6.5. Le plus puissant depuis celui du 23 novembre 1980 qui avait frappé la région de Naples (3 000 morts et 20 000 blessés).
Contrairement au tremblement de terre du 24 août (298 morts) ce séisme, tout comme celui du 26 octobre, n’a pas été mortel car la plupart des habitants des communes dévastées avaient été évacuées et étaient en alerte.
Les autorités ne dénombrent qu’une vingtaine de blessés. Mais les dégâts matériels sont immenses. Les populations des villes les plus endommagées, comme celles de Camerino, dans les Marches, et de Norcia, en Ombrie, et des villages et bourgs rasés au sol devront surmonter un traumatisme psychologique qui ne fait s’aggraver depuis le 24 août.
Selon les médias, au total près de 100 000 personnes pourraient être déplacées. Chiffre qui ne peut être confirmé, à ce stade, par la Protection civile.
« On n'en peut plus »
Ce lundi, il suffit de lire les titres de la presse pour saisir instantanément l’ampleur du désastre, la tristesse et l’inquiétude des Italiens. « La terre s’est ouverte, 100 0000 personnes pourraient être déplacées », affirme La Repubblica. « Norcia - la ville martyre de l’Ombrie - perd la basilique Saint- Benoit, un des plus grands symboles historiques et religieux de l’Italie », met en exergue La Stampa.
« Le cœur de l’Italie perd son âme », titre en Une Il Corriere della Sera. Tandis que Il Fatto Quotidiano résume l’état d’esprit des maires des communes, rasées au sol, comme si elles avaient été bombardées. « On n’en peut plus, il faut repartir de zéro ! »
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L’urgence, c’est le relogement de milliers de personnes, dont beaucoup sont âgées. L’hiver approche, il donc inconcevable de dresser des camps de toile. La capacité des structures d’accueil sur la côte adriatique - peu distante des lieux dévastés - n’est pas suffisante pour accueillir tout le monde. Or, les gens refusent d’être déplacés, loin de leur terre ou de leur activité professionnelle.
Les autorités doivent donc planifier des solutions qui n’aggravent pas ultérieurement la détresse des sinistrés. Et ce n’est vraiment pas simple.