Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Si Petro Porochenko voulait critiquer la diplomatie du couple franco-allemand dans la guerre du Donbass, il ne s’y serait pas pris autrement. Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier avaient réaffirmé la nécessité pour Kiev d’adopter un statut spécial pour le Donbass séparatiste, et d’avancer sur le terrain politique. Le président ukrainien ne l’entend pas de cette oreille.
« Je le répète une fois pour toutes : nous avons déjà tendu l’autre joue, et failli en mourir. Nous n’irons pas plus loin tant que les Russes n’auront pas rempli leurs engagements en termes de sécurité », a-t-il assuré devant un auditoire conquis.
De fait, un nouveau cessez-le-feu entré en vigueur le 1er septembre n’est déjà plus respecté. Les échauffourées sont quotidiennes, meurtrières et - ce que ne dit pas le président - provoquées par toutes les parties en présence.
Les Ukrainiens se sentent floués dans les négociations de paix et accusent les Occidentaux de complaisance à l’égard de la Russie. Petro Porochenko exhorte donc les Occidentaux à maintenir le régime de sanctions contre Moscou. Mais à part ça, il ne propose pas d’alternative au plan de paix.
Malgré les tentatives franco-allemandes, Ukrainiens, Russes et séparatistes pro-russes restent donc campés sur leurs positions. La paix dans le Donbass n’est pas pour demain.