Europe de la défense: Berlin et Paris avancent une série de propositions

Le Brexit a marqué le départ de l'un des poids lourds de l'UE en termes de défense. La Grande-Bretagne représentait le quart des dépenses de défense l'Union. Restait donc l'Allemagne. Berlin affiche ses ambitions européennes et annonce une augmentation de 7% de son budget de la défense l'an prochain. Pour relancer la défense européenne, et mettre de l'huile dans les rouages de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), juste avant l'été, François Hollande et Angela Merkel ont demandé l'élaboration d'une feuille de route. Résultat : une série de propositions qui seront sur la table lors du sommet informel des 27, le 16 septembre à Bratislava en Slovaquie. « Il y a une fenêtre d'opportunité pour faire avancer les dossiers européens », rappelle-t-on dans l'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. En effet, 2017 sera marquée par des élections en France et en Allemagne, et la donne pourrait changer.

La France et l'Allemagne peuvent-elles s'entendre quand on parle de défense du territoire et d'opérations extérieures ? « Il s'agit avant tout d'une démarche inclusive », souligne-t-on dans l'entourage du ministre français de la Défense, cette initiative reste ouverte à tous les membres de l'Union européenne.

Objectifs ? Aller plus vite, sans tout réinventer, faciliter le déploiement des opérations décidées par l'Union européenne et le financement des missions d'entraînement et d'équipement, conduites particulièrement en Afrique.

De nombreuses pistes avancées

Les pistes ? Créer à moyen terme un quartier général européen - les Anglais s'y sont toujours opposés, un système de surveillance pour satellite commun, les services français et allemands partagent déjà certains satellites de renseignement (SAR lupe), « débloquer » les groupes tactiques européens (Battle Group), jusqu'à 1 500 hommes déployables en 10 jours. Cette capacité existe, mais n’a jamais été employée par l'Union.

Puis, mutualiser les moyens logistiques - l'Europe partage déjà ses avions de transport (EATC) -, élaborer aussi un commandement médical européen pour déployer des hôpitaux de campagne uniques. Enfin, la France et l'Allemagne considèrent commune priorité le renforcement de l'industrie de défense européenne, alors que de nombreux pays européens membres de l’OTAN, préfèrent acheter des systèmes américains.

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